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Mémoires d'un solibataire
11 avril 2013

Aphorisme de printemps pluvieux en sous-sol mineur

Arrivé à 39 ans, entamant ma quarantième année, je me sens comme un pantin désarticulé. Le moi est haissable ? Cela tombe bien, je ne m'aime plus beaucoup. Pourquoi aimer ce que personne n'aime ou n'a jamais aimé ? Ni pour une heure, ni pour une nuit. Pour une vie ? Quelle importance ? Je hante de mon inutilité quelques serveurs perdus aux antipodes, n'attirant la vague curiosité que de quelques insomniaques échouant là... Comment peut-on échouer sur ce blog du reste ?

Inutilité, le mot convient aux invisibles, incolores, sans saveurs et néanmoins lucides. Où trouver une véritable utilité dans le fait d'être spectateur du spectacle de sa propre vie ? Je préfèrerai être Selkirk, l'inspirateur involontaire de Defoe pour son Robinson. Sa solitude était une évidence, échoué qu'il était sur une île non répertoriée sur aucune carte à l'heure de son naufrage. Seul car échoué sur une île déserte et non explorée. Mon île compte près de 5 milliards d'êtres et mon hâvre, près de 60 millions, moi compris. Je travaille, ai des activités associatives et, pourtant, entre chaque, mon existence a la chaleur du vide stellaire. Où y voir une quelconque utilité ?

Une vie sans tendresse, sans amour, sans sexe, sans connivence. Est-ce donc là toute la promesse de la venue au monde ? Tout le monde s'en fout et je m'en foutrais moi-même, du reste, si Offenbach n'avait pas fait chanter à l'une de ses sopranos : "Je m'en foutrais, foutrais jusque là !" Plus con que le plus con des cons. La conclusion claque comme un réquisitoire.

 

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